Une discussion essentielle dans "L'Anjou Laïque"
Les syndicats-maison de l’enseignement catholique ont, le 27 septembre 2011 et à l’initiative de la Fep-CFDT, appelé à manifester, souvent avec le soutien des autorités diocésaines. Il s’agissait, selon les initiateurs de cette journée – cinq fédérations de l’enseignement public- , d’une grève contre les suppressions de postes et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.Des banderoles "Les suppressions d'emploi, ça suffit ! Nous voulons rester ouverts à tous" ont fleuri, à cette occasion, sur les écoles catholiques avec le sigle de la direction diocésaine en logo.
Pourtant , Philippe Lebrun, responsable d’un syndicat de salariés de salariés de l’enseignement public a vu là un combat quasi-prolétarien des « travailleurs de l’enseignement catholique » (Anjou Laïque n°99- Février 2012). Le message délivré par les banderoles était pourtant clair : il s’agissait de revendiquer l’appartenance au service public des écoles qui constituent depuis la loi Debré le fer de lance de l’offensive cléricale.
Depuis, un "Manifeste", (pré-électoral, mais pas seulement) de l’Enseignement catholique est venu rappeler à tout le monde la stratégie actuelle des évêques ; il commence ainsi :« Chacun s’accorde sur l’impérieuse nécessité de trouver les formes nouvelles et pérennes de notre système éducatif(souligné par nous – MG) » à l’heure où « L’Etat n’arrive pas à rendre lisibles les réformes qu’il entreprend ».
C’est tout simplement la réaffirmation d’une offre de service pour faire passer les contre-réformes et le développement de la formule inscrite sur les banderoles .Dans ces conditions , il est me paraît juste et nécessaire de dire clairement que dans ce débat, le combat laïque c’est bien, comme le rappelle Jack Proult en réponse, la rupture avec les accords Lang-Cloupet, l’abrogation de la loi Carle et la suppression de la Loi Debré. « Pour que les enseignants fassent le pas vers le public, il faut affaiblir au préalable l’enseignement catholique et développer l’école laïque. Une seule solution : fonds publics à l’école publique. » Cela devait être dit. Et nous laisserons volontiers à Philippe Lebrun l’apparente radicalité de sa formule « il faut continuer de revendiquer la nationalisation de l’enseignement privé ». Là aussi, le Manifeste de l’Enseignement catholique répond à sa manière.