1917 - Le sabre, le goupillon et la révolution.
(extrait d'une intervention pour le banquet)
Une « munitionnette » en grève écrit ainsi à son fiancé, dans une lettre interceptée le 5 juin 1917 par la police militaire :
« J'approuve les poilus qui ne veulent plus rien savoir de la guerre ».
Toujours en ce mois de juin 1917, le Ministre de la guerre, en présence de Jean Giraudoux, (un des rares écrivains que cite Macron) décore de la légion d'honneur M. Luçon évêque de Reims qui écrivait quelques mois plus tôt au recteur de l'Institut catholique de Paris :
« Ah les Allemands, les Allemands, ils ont l'esprit de Luther, ils sont inféodés à l'esprit de Luther » (disait le pape Léon XIII) - et comme nous nous retirions (…) il se redressa dans son fauteuil et dit en me regardant « Valeat Gallia ! Valeat et resurgat ! (Que la France soit forte ! Qu'elle soit forte et reprenne sa place!) C'est mon vœu le plus cher et c'est ma prière de tous les jours» .
Donner une coloration religieuse à la guerre impérialiste et se servir de la guerre pour combattre les revendications sociales… c'est ce qu'on nous propose aujourd'hui au nom de l'état d'urgence.