Après les incidents sur un projet de mosquée.
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA FEDERATION DE
MAINE-ET-LOIRE DE LA LIBRE PENSEE.
Après de récents incidents au Conseil municipal d’Angers.
Les récents incidents au conseil municipal d’Angers font écho au climat délétère installé par le prétendu « débat sur la laïcité » instrumenté par MM. Guéant et Copé. Cette tentative désespérée de résoudre une crise sociale et politique sur le dos d’une partie de la population est un grand classique : elle n’en reste pas moins dangereuse. Elle aboutit, en effet, à deux choses :
- des crispations identitaires et communautaristes qui cherchent à se doter d’une expression politique ;
- la remise en cause de la laïcité institutionnelle, depuis la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat jusqu’à la laïcité des cimetières et la laïcité de l’enseignement public, ainsi que la remise en selle du délit de blasphème.
La Libre Pensée doit donc rappeler à toutes et à tous que la laïcité n’est pas une opinion particulière, mais le droit pour tous d’en avoir une et que la séparation peut et doit être une double protection :
protection de la démocratie contre l’influence politique des religions, c’est le refus du cléricalisme ;
protection des religions contre leur mise sous tutelle par l’Etat.
M. Guéant, en tentant – après d’autres- d’organiser un « islam de France » contre des concessions à tous les cléricalismes propose donc des mesures doublement antilaïques .
Mais le maire d’Angers tomberait dans le même travers en tentant d’organiser ou de soutenir financièrement un « islam municipal » et en cherchant à arbitrer entre les différents groupes en présence.
De ce point de vue il n’y aura pas plus d’islam de France qu’il n’y a d’Eglise catholique de France. Hippolyte Simon, archevêque catholique de Clermont, est parfaitement fondé à écrire dans « La Croix » du 14 mars 2011 :
« Il est bien clair que la République ne connaît que l’Eglise catholique romaine, qui est en France, et non pas l’Eglise deFrance. La preuve est ici expérimentale : depuis que Lionel Jospin en a pris l’initiative en 2002, lorsque le Premier Ministre reçoit une délégation de l’Eglise catholique, cette délégation est conduite par le Nonce Apostolique en France. Et ceci est parfaitement conforme à la Tradition et au Droit actuel de l’Eglise catholique. »
Il confirme ainsi que l’Eglise catholique n’accepte pas d’autre autorité que celle de Rome et que la seule possibilité de renforcer la laïcité institutionnelle est de prendre l’exact contre-pied de L. Jospin (et de son ministre JP Chevènement, initiateur en 1999 du Comité français du culte musulman) :
Faire respecter la séparation des Eglises et de l’Etat et
accorder aux croyants une totale liberté de culte en respectant une stricte séparation entre sphère publique et sphère privée.
Angers le 19/04/2011