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Publié par Michel GODICHEAU

Les évêques d'Andalousie viennent collectivement de prendre fait et cause pour la béatification d'Isabelle la Catholique. Femme voilée, certes, femme couronnée surtout et symbole de la reconquête. Le gouvernement Rajoy va s'effondrer dans les scandales de corruption gigantesques où il est empêtré. Il aura réussi à perfectionner même l'appareil de répression franquiste toujours d'actualité. Donc les évêques viennent à la rescousse et gageons que l'armée…
Les évêques d'Andalousie mènent là, jusqu'au bout, la logique des néo-franquistes , mais aussi de Ciudadanos dont Manuel Valls pourrait être le candidat à Barcelone.
Un ami catalan me disait vendredi  en plaisantant : la loi de séparation de 1905 a été une catastrophe pour la Catalogne : les frères maristes expulsés ont débarqué chez nous et nous pourrissent depuis… et maintenant vous nous envoyez Valls ! Je lui ai fait respectueusement remarquer que c'était un retour à l'envoyeur (et aux traditions familiales dudit Valls), mais cela laisse à réfléchir.
Les imbéciles de mes relations (il y en a!) qui écartaient d'un revers de main les tractations italiennes du M5S avec la Casa Pound peuvent être heureux d'un double bonheur (j'ai leurs mails) : d'un côté je ne leur adresserai plus la parole (c'est déjà commencé, en fait), d'un autre ils finiront peut-être chefs de faisceau en ayant oublié leur babillage libertaire. En 2014 Bepe Grillo déclarait «  l'antifascisme ne me concerne pas : les jeunes gens de la Casa Pound sont les bienvenus au Mouvement 5 Etoiles » et les voici réunis au gouvernement… sous l'égide d'un premier ministre béni par le Vatican évidemment.
Or c'est là l'idéologie de défense et reconquête civilisationnelle continentale qui sous-tend de façon transparente la démarche des évêques andalous, la boucle est bouclée. Les amis français de Valls sont peu nombreux, mais ils sont proches du pouvoir et si l'on se place dans la perspective que je viens d'évoquer, le discours de Macron devant les évêques au couvent des Bernardins ne doit pas être considéré comme une péripétie ou une vague menace (« on verra bien »).
La conférence épiscopale d'Espagne a, par la voix de son président, considéré l'indépendantisme catalan comme « un péché grave », cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas quelques évêques dans l'autre camp. Mais de la Pologne à l'Andalousie et à l'Italie en passant par la « Société du 10 décembre » qui préside en France, l'axe mis en avant par les évêques andalous, celui de la croisade, est un danger imminent.
Mais la note joyeuse de la victoire des femmes irlandaises nous rappelle heureusement qu'il faut chanter.
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