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Publié par Michel GODICHEAU

Je suis finalement allé voir la vieille Artémis : c’est une belle octogénaire. On avait redouté que je lui fasse peur – après tout je suis étranger- mais elle ne s’est pas aperçue  que je l’étais : il y avait des parpaings à transporter pour caler la remorque de la barque et son mari n’était guère vaillant, j’ai fait l’affaire !

 

La déesse Artémis est la fille de Leto et de Zeus , elle est kourotrophos , elle « donne la forme aux enfants », une nurse un peu spéciale. Elle a un pouvoir de vie ou de mort, notamment sur les femmes en couches et les jeunes enfants ou les jeunes animaux, et aussi le pouvoir de provoquer ou d’arrêter les épidémies. L’historienne britannique Jennifer Larson s’est notamment interrogée, à partir des armes trouvées dans ses sanctuaires, sur le point de savoir s’ils étaient utilisés pour des rites de passage à l’âge adulte.

 

Beaucoup plus tard un Leto masculin engendrera Alia, apocalyptique comme Artémis, et régente d’une dictature religieuse : c’était dans le Cycle de Dune de Franck Herbert et c’était à l’Assemblée Nationale, il y a quelques jours.

 

La canicule aidant, ses fidèles donnèrent immédiatement la chasse à l’hérésie dénialiste dont les membres (ou supposés tels, ou même parents d’iceux) tentaient d’eviter les flèches que dardaient les nouveaux convertis. Un moine roux par ailleurs parfois pertinent se rangeait derrière Alia avec un syllogisme qu’affectionne la confrérie : « Car évidemment, puisque notre activité en est la cause, nous pouvons être la solution ». Grands dieux !

 

Ainsi les mères du Bene Gesserit obéissaient à travers Alia aux injonctions mystiques de la Révérende mère Bruntland, dont elle était la petite fille. Les brumes suédoises d’une bourgeoisie éthique avaient ainsi donné naissance à une génération de jeunes hommes et femmes qui répandaient inlassablement la vraie foi.

 

De cela la vieille Artémis ne se souciait guère, mais elle tenait à ce que la barque soit vendue car ces quelques milliers d’euros elle en avait bien besoin : sa retraite est de 400€ et le prix du café a encore augmenté.

 

Je préfère décidément les religions d’avant-hier.

 

Voyage au pays d’icelles au pays de la « fille de Minos et de Pasiphae », en Crète avec Nikos Karkanis, un des chanteurs de la dernière génération qui joue ce soir 27 juillet sur la place de Rethymnon et sera le 16 août à l’école primaire de Xania. Billet mis à jour ce lundi 29, l'enregistrement 2018 est techniquement bien meilleur (musicalement ? Pas sûr !

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