Mûrs-Erigné n'est pas une morne plaine !
J'ai appris ce matin qu'il se tiendrait prochainement de nouvelles élections municipales à Mûrs-Erigné . Contrairement à Waterloo, Mûrs-Erigné n'est pas une morne plaine, mais contrairement à Waterloo, c'est la République qui gagne toujours ( à Waterloo, elle n'avait d'ailleurs de chance ni d'un côté ni de l'autre !) . En effet, depuis le XIXème siècle au moins mais, singulièrement, ces quarante dernières années, la vie municipale y a été agitée. La République gagne toujours parce que, au-delà des péripéties, le fait que les citoyens soient appelés à trancher régulièrement pour dénouer les crises est une bonne chose et le fait même que les mandats soient remis en cause en est une autre.
J'ai été ému par les mots que m'a adressés Alain Chiron, nouveau président du Comité Républicain de la Roche-de-Murs, à l'occasion de l'Assemblée Générale qui l'a porté à la Présidence : j'avais envoyé quelques mots d'adieu qui, finalement, se révèlent aujourd'hui prémonitoires (peut-être aurais-je dû faire carrière dans la prémonition ?) . En voici un extrait :
« L’élection des Maires date de la Révolution française : les premières élections datent de février 1790 et le 20 septembre 1792, à la veille de la proclamation de la République, l’Assemblée législative leur confiera la tenue des registres de l’Etat-Civil, auparavant tenus par les curés. Le débat qui a conduit à cette décision est encore présent aujourd’hui au Liban où le mariage (et donc le divorce) est encore affaire de religion.
Mais dès 1794, après la chute de Robespierre, les Thermidoriens commencèrent à regrouper d’office les communes pour en faire des instruments de contrôle au niveau du canton. Heureusement il y eu d’autres révolutions, la révolution de 1848 et la Commune de Paris ont permis par leur influence de faire en sorte que les maires soient longtemps les édiles les mieux élus de la République avec un taux de participation élevé.
Las en 2020, on a vu 106 communes sans liste au premier tour des municipales, et l’on voit aujourd’hui un absentéisme inquiétant dans les « communes nouvelles », dont les habitants sont dépourvus de la proximité qui donne son sens aux termes de « citoyenne » et de « citoyen » : le substantif est devenu un adjectif avec une vague coloration moralisatrice comme dans ces publicités pour des banques ou des compagnies d’assurances plus éthiques les unes que les autres.
L’abstention concerne aujourd’hui les élus, mais surtout les électeurs, et voilà qu’on recherche les causes : des gilets jaunes, de la déshérence des hôpitaux, des atteintes à la démocratie et aux libertés l’occasion de la crise sanitaire, de la montée de l’extrême-droite... Les responsables qui s’interrogent ainsi feraient bien de regarder dans un miroir quel est leur meilleur ennemi.
Il y a cependant des choses qui peuvent donner espoir. Il y a, ici et là, une prise de conscience de la nature et de l’origine des dangers et le Comité Républicain de la Roche de Mûrs peut, à sa petite échelle y contribuer. Ensuite il existe une vraie aspiration à la proximité qui devrait être le fait de tout débat démocratique : discussion, décision, mandat, contrôle des élus."
Alain Chiron et son nouveau bureau devront donc attendre pour connaître le nom de leur nouvel interlocuteur municipal. Je suis tellement persuadé que notre modeste mais plus que séculaire association a son rôle à jouer dans la défense des conquêtes révolutionnaires et c'est pourquoi je termine en vous donnant le lien pour adhérer.