Du diocèse de Digne au diocèse d'Angers.
L’évêque catholique romain de Digne polémique avec la Libre Pensée dans les colonnes du quotidien « La Marseillaise »(08/01/2013). Le prétexte est bien sûr le projet de loi sur le mariage, mais le contenu de la déclaration de l’évêque montre que là n’est pas le problème principal. Conformément aux dispositions prises au Vatican et dont seules les modalités varient pays par pays, l’Eglise romaine a décidé de réoccuper l’espace public. Le cléricalisme n’est pas une question théologique, mais une question pratique : « Oui, au risque de vous déplaire, nous réinvestissons non l’arène politique-politicienne mais l’arène politique au sens noble de ce terme c’est-à-dire à tout ce qui touche au vivre ensemble et aux conditions de ce vivre ensemble. » , dit le monsignore.
Et c’est bien ainsi et cela ne me choque pas et cela a le mérite de clarifier les choses ! Bien sûr, dans le débat actuel, il y a un aspect « politique-politicien » : l’Eglise catholique est appelée à recoudre l’opposition après la mêlée Fillon-Copé. Le gouvernement y collabore d’ailleurs avec un entrain suspect. Mais l’essentiel n’est pas là et il faut dire les choses clairement : quand le diocèse d’Angers organise concrètement la manif du 12 janvier (avec les frères musulmans de l’UOIF c’est quand même plus exotique qu’avec Nicole Fontaine !), il est dans son droit, quand il mobilise les chefs d’établissement catholiques, il est dans son droit. Ceux qui ont tort ce sont MM. Vincent Peillon et aujourd’hui même François Hollande, qui font semblant de s’apercevoir que l’école catholique est… catholique et qu’ils financent avec l’argent public l’école d’un puissant lobby religieux. L’insistance qu’ils ont à se comporter comme de petits Bonaparte interprétant le concordat laisse à penser sur leur imaginaire politique. Mais cet affrontement en carton-pâte en prépare un autre. Demain avec l’acte III de la décentralisation et la nouvelle organisation du temps scolaire ce n’est pas seulement aux 17% d’élèves de l’enseignement catholique qu’entendent s’adresser l’évêque de Digne et l’évêque d’Angers, mais aux 100% des élèves scolarisés.